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Photo du rédacteurVeromedium Frejefond

Être accompagnant

Lorsque nous sommes accompagnant d'un être cher à la fin de sa vie, il est important à un moment donné de lui dire oralement qu'elle a le droit de partir.

Il est important que la personne puisse l'entendre afin qu'elle puisse lâcher prise et accepter de se détacher de nous..


Pour ma part, j'ai accompagné ma maman.

Plusieurs fois je lui ai dit qu'elle pouvait partir, que je surmonterai son départ.


Elle n'a pas lâcher prise comme ça. Il était difficile et douloureux pour elle d'accepter son départ. Elle n'était pas prête et devait sentir que moi non plus je ne l'étais pas.


Pourtant dix huit mois auparavant j'avais pris le temps de lui dire l'essentiel.


Mon essentiel pour qu'elle sache ce qui était important qu'elle entende.

J'avais très peur qu'au dernier moment, elle soit capable de m'entendre.


Ce jour là nous étions le 13 juin 2011.

Je me souviens encore de ce moment qui devient naturel à l'instant où j'ai commencé à lui parler.

Je savais à ce moment précis que la maladie l'emporterait un jour malgré toutes ses batailles. Et elle s'est beaucoup et longtemps battue.

La battante je pourrais l'appeler.

Nous avons échangé sur ce que nous avions à nous dire. Je me souviens de mes larmes d'enfant qui roulaient sur mes joues.

Mais les choses essentielles étaient dites. C'est ça aussi autorisé à ceux que nous aimons de pouvoir s'apaiser en clarifiant nos états d'âme. Ça allait lui permettre de pensé à elle et elle seule.


Mais elle n'était pas encore prête à partir de l'autre côté.

Elle tenait par amour pour moi. Parce qu'elle savait au fond d'elle que mon monde, que moi sa fille, j'allais m'écrouler.

Que la douleur serait indélébile, que cette absence serait insurmontable et que je serai orpheline de la personne qui m'a le plus aimé sur cette terre.

Elle savait ce que ça faisait de perdre sa maman et je crois qu'au fond d'elle, elle me protegeait coûte que coûte.


Puis un jour, elle a refusée de venir pour mon anniversaire.

Elle se détachait. Je n'ai pas compris dans l'immédiat ce qu'il se passait.


Je sentais bien qu'elle partait mais je ne voulais pas le voir.


Puis elle a voulu absolument venir voir notre nouveau lieu de vie. J'ai retardé cette échéance car j'ai dit à mon mari "quand elle aura vu où nous sommes, elle partira" et j'étais convaincu de ça !


Effectivement le 21 octobre sera la dernière fois où je la ferai sortir de cette chambre ou elle passe le plus clair de son temps.


Elle fatigue je le vois, elle le dit. Elle se fait encore plus petite qu'elle ne l'est. Elle devient lointaine....


Il lui faudra huit jours pour s'eteindre... Sans prévenir....


Elle me laissera juste le temps de lui dire que je l'aime et que c'est une bonne maman.


A ces mots, elle comprend ce que moi je ne comprends pas...

Elle sait que je ne la reverrai pas. Elle m'avertie à sa façon.

Elle m'a téléphoné hors que médicalement elle était dans l'incapacité de le faire.


Mais je sais inconsciemment ce qu'il se passe....


Je suis aujourd'hui heureuse de l'avoir accompagnée, aimer, chéri ...


Je suis fière de l'avoir eu comme maman, comme exemple de vie. Comme source d'amour.


Aujourd'hui j'ai compris ce que veut dire accompagner une personne, j'ai grandi de cette expérience.


Pourtant les premiers mois sans elle ont été très douloureux.


Mais aujourd'hui je sais que ou je suis, elle est. Qu'elle veille sur moi tout le temps.


Merci maman


Véro Coach de Vie

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